Le Naadam est la fête nationale de la Mongolie.
Il donne lieu chaque année à des festivités les 11 et 12 juillet à Oulan Bator, puis en province.
La fête de Naadam à Oulan Bator est la plus célèbre et la plus prestigieuse, mais si vous en avez l'occasion, essayez de voir celles qui se tiennent en province, il y a beaucoup moins de monde et l'esprit y est très bon enfant et authentique.
Ces fêtes comprennent les 3 sports traditionnels de Mongolie, les "Trois Jeux Virils" : les courses de chevaux, le tir à l'arc et la lutte mongole.
La lutte mongole est le sport le plus populaire, le tir à l'arc tend à tomber en désuétude, alors qu'on assiste au développement du tir d'osselets, considéré comme un nouveau "Jeu Viril" depuis 2003.
Les courses sont organisées en fonction de l'âge des chevaux et de leur sexe : les hongres, par exemple, sont répartis en 5 catégories d'âge, de 2 à 6 ans et plus.
Chaque Naadam comprend au moins une course d'étalons (azarga), et au moins 3 courses de hongres. A Oulan Bator, une course réservée aux chevaux ambleurs est également prévue.
La distance parcourue par la course est également dépendante de l'âge des chevaux, de 15 km pour les 2 ans, à 30 km pour les chevaux de plus de 6 ans.
Le départ des courses est très particulier : tous les chevaux se regroupent derrière un porte-étendard, passent la ligne d'arrivée au pas et suivent le cavalier officiel jusqu'à la ligne de départ effective.
Arrivés à la ligne de départ, un coup de sifflet donne le signal du départ de la course, les cavaliers font demi-tour et s'élancent vers la ligne d'arrivé le plus vite possible.
Les cavaliers sont toujours des enfants, garçons ou filles, de 6 à 12 ans. Même si le cavalier tombe, que ce soit au cours de la course ou lors du demi-tour du départ, le cheval n'est pas disqualifié, mais il a une pénalité d'une place en moins.
Les cinq premiers chevaux sont récompensés : on chante leurs louanges, et ils sont aspergés de lait de jument fermenté 'airag) sur la croupe, l'encolure et le toupet.
L'arrivée est souvent mouvementée, car de nombreux chevaux sont sans cavalier et doivent être rattrapés.
Le poulain arrivé dernier de la course des 2 ans est également distingué avec le titre (peu flatteur) de "riche estomac" !
Si le cavalier n'est pas fêté au même titre que le cheval gagnant ou son entraineur, car on considère qu'il n'est pas pour grand-chose dans la victoire, il sera par contre tenu pour responsable de la mauvaise performance du "riche estomac"...
La sueur du cheval gagnant est considérée comme portant bonheur, les spectateurs se précipitent donc pour la récupérer sur des linges qu'ils placeront ensuite sur leur autel familial.
Les chevaux, sélectionnés sur des critères morphologiques, suit un entrainement rigoureux pendant les semaines précédant le Naadam.
Cette préparation se compose de trois éléments :
L'entraineur est capable d'évaluer la progression de son cheval en goûtant la sueur après les "sauts".
Un toilettage soigné est fait pour la course : les longues crinières des étalons sont tressées, celles des hongres étant taillées court.
Les crins du toupet sont coiffés, et attachés avec un lien rouge de façon à se dresser verticalement sur la tête du cheval.
Les cavaliers portent la tenue traditionnelle, le deel, avec un dossard. Ils montent à cru ou avec une selle très légère, sans étriers et sans chaussures pour être les plus légers possibles.
Ce jeu est celui qui est le plus populaire auprès des populations citadines, qui n'ont plus beaucoup de contacts avec les chevaux.
Elle se distingue des autres types de lutte par l'absence de catégories de poids.
Les règles sont simples : le but est d’obliger l’adversaire à mettre un genou, le dos, ou le postérieur au sol, en utilisant n'importe lequel des mouvements traditionnels (mekh).
La tenue traditionnelle comporte une culotte bleue brodée, des bottes épaisses, un chapeau de velours rouge et noir et un boléro très échancré, de façon à s'assurer qu'aucune femme ne se glisse parmi les compétiteurs.
Les lutteurs exécutent la danse de l'aigle avant le début du combat.
Les compétitions de lutte du Festival de Naadam se déroulent pendant des heures tout au long chaque jour et sont retransmises à la télévision Mongole en direct.
Cette épreuve est ouverte aux femmes, qui tirent 20 flèches sur une cible placée à 60 mètres, alors que les hommes tirent 40 flèches sur une cible à 75 mètres.
L'art du tir à l'arc est très ancien en Mongolie, et l'habileté des Mongols à utiliser cette arme depuis le dos de leur cheval est en partie à l'origine de leurs succès guerriers lors de l'expansion du Grand Empire Mongol au 13ème siècle.
Aujourd'hui, le tir à l'arc se fait à pied lors des épreuves du Naadam.
Cette épreuve tend à disparaître, parfois faute de participants dans certains Naadam de province.